Qu'est-ce que le CO2 biogénique?
Définition CO2 biogénique
Le CO2 biogénique, aussi appelé dioxyde de carbone biogénique, désigne tout le carbone émis ou stocké dans l’atmosphère qui provient de sources biologiques ou de matières organiques.
Concrètement, ces matières organiques peuvent être :
- Des matières premières telles que les plantes ou les arbres;
- Des déchets organiques;
- La fermentation;
- Les émissions de combustion de la biomasse comme les déchets de bois, les restes de végétaux ou les boues d’épuration.
Lorsque l’on parle de CO2 biogénique capturé, on parle de tout le CO2 qui a été capturé par les plantes à partir du CO2 atmosphérique sur ce qu’on appelle une période récente (inférieure à 5000 années).
En effet, les plantes capturent le CO2 grâce au phénomène de photosynthèse. Ainsi, les végétaux contribuent à la diminution du stock total de gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère car elles permettent de réduire le CO2 émis. On parle alors du concept de “puits de carbone”.
Comparaison par rapport au Co2 fossile
Traditionnellement, les deux termes de CO2 biogénique et CO2 fossiles sont présentés l’un à côté de l’autre car ce sont des notions souvent comparées.
Le CO2 fossile est généré à partir des combustibles fossiles, c’est-à-dire du pétrole, du charbon ou de gaz naturel.
Ainsi, la principale différence entre le CO2 biogénique et le CO2 fossile est l’origine de ce dioxyde de carbone. Le CO2 fossile inclut du carbone stocké depuis des millions d’années sous la forme des combustibles fossiles.
D’un autre côté, le CO2 biogénique est plutôt le fruit de de la biomasse d’aujourd’hui et des dernières années. Le CO2 biogénique a été fixé il y a peu de temps. On considère alors qu’il fait partie du cycle de vie naturel du carbone.
Utilisations du CO2 Biogénique
Le Bioco2 la production d’électricité et d’énergies renouvelables
De nombreux secteurs utilisent les matières organiques en tant que source d’énergie ou de matière première. Ces activités entraînent l’émission de ce que l’on nomme le CO2 biogénique.
La première activité que l’on peut citer qui crée et dans le même temps qui utilise du CO2 biogénique est la production de biogaz. On parle alors de Bioco2.
Concrètement, dans les digesteurs anaérobies ou méthaniseurs, on utilise la décomposition de matières organiques pour créer ce qu’on nomme le biogaz. Celui-ci est un mélange de méthane, de gaz et de dioxyde de carbone.
L'objectif premier de ce gaz est d'être employé en tant qu’énergie renouvelable. Il peut alors être réinjecté dans les réseaux de gaz pour une utilisation locale ou sur de plus longues distances. L’utilisation de ce type de biogaz, lorsqu’il est fabriqué à partir de sources biologiques, permet de réduire les gaz à effet de serre émis par rapport à la production classique de gaz.
De même, les centrales électriques biomasse sont des lieux où la combustion de matières organiques ou animales permet de créer de l’électricité ou de la chaleur.
Co2 d'origine biogénique dans l’industrie alimentaire
Dans l’industrie agroalimentaire, et notamment dans la fabrication de boissons gazeuses, le CO2 biogénique s’impose.
Ainsi, dans certains processus de gazéification, on utilise la canne à sucre ou le maïs que l’on fait fermenter. Au cours de la fermentation, du CO2 biogénique se libère. On peut alors capturer, purifier et injecter ce CO2 dans des boissons pour créer des bulles.
Outre ce processus de fermentation, une autre méthode de production d’alcool ou de boissons peut nécessiter ce CO2. C’est le cas lorsque l’énergie utilisée pour toutes les étapes de production est issue de la combustion de la biomasse dans les usines qui intègrent des centrales électriques biomasse.
De même, on peut avoir recours au CO2 biogénique en tant qu’agent de conditionnement et de conservation. Pour un aliment transformé donné, on peut le conserver dans un emballage fermé contenant du CO2.
Enfin, dans la fabrication de pains ou viennoiseries, il est aussi possible d’avoir recours à des fermentations naturelles qui dégagent du dioxyde de carbone.
Dans la gestion des déchets
La gestion et la meilleure valorisation des déchets sont un autre angle pour valoriser au mieux le CO2.
D’abord, les déchets organiques tels que la tonte de pelouse, les feuilles mortes, les débris de jardin, les résidus de cuisine d’origine végétale ont un rôle à jouer dans différentes applications qui mobilisent du CO2. Ces déchets sont par exemple utilisés et valorisés dans les unités de méthanisation.
De plus, le Co2 biogénique issu de la méthanisation de déchets peut être employé en tant que fertilisant.
Pour finir, en décidant de valoriser les déchets organiques en tant que matière première, on peut réduire les émissions de Co2 fossile. En effet, en gérant au mieux ces déchets grâce à la méthanisation, on réduit l’utilisation de sites d’enfouissement ou de brûleurs industriels qui favorisent l’émission de CO2 fossile.
Implications environnementales
Avantages : valorisation co2 méthanisation, énergies renouvelables...
Si l’on préfère émettre du CO2 biogénique plutôt que du CO2 fossile, c’est parce le CO2 biogénique ne rejette pas plus de carbone dans l’atmosphère qu’il n’en séquestre. On peut d’ailleurs dire qu’il participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre car le coût environnemental d’une calorie de CO2 biogénique a un impact environnemental moins important que pour une calorie de CO2 fossile.
Le CO2 biogénique, en tant que tel, est d’ailleurs une matière vivante et disponible de suite, de façon inépuisable. C’est une source de carbone renouvelable qui fait partie du cycle naturel du carbone. Généralement, lorsque des arbres ou des plantes sont abattus pour une utilisation dans des centrales à biomasse, ils sont ensuite remplacés. Cela permet une neutralité des émissions puisqu’une quantité de gaz à effet de serre va être consommée par les nouvelles plantations qui remplacent la matière consumée.
Nous l’avons vu, le CO2 biogénique a des utilisations pratiques qui peuvent nous aider à transformer nos modèles de consommation et de production pour limiter le réchauffement climatique.
À titre d’exemple, grâce à la méthanisation de déchets organiques, on peut produire du biogaz qui sera utile en tant qu’énergie renouvelable de qualité à la place de grands gaziers industriels.
Dans ce schéma, le biogaz peut remplacer d’autres énergies qui sont plus émettrices de CO2. On dit d’ailleurs que le CO2 biogénique est neutre en carbone à court terme car le carbone provient de la biomasse récente, contrairement au carbone des énergies fossiles.
D’un autre côté, on peut gérer de façon plus durable les déchets lorsque l’on s’intéresse au CO2 biogénique.
Inconvénients : émissions excessives, souveraineté alimentaire…
L’inconvénient majeur du CO2 biogénique est sa question de neutralité relative. En effet, bien que ce CO2 soit préférable au CO2 fossile, il contribue toujours au changement climatique lorsqu’il y a trop d’émissions relâchées sur une courte durée.
Ainsi, on ne peut pas voir ce type de dioxyde de carbone comme une solution parfaite. Il faut que son utilisation soit modérée, pour remplacer le CO2 fossile par exemple. Mais il faut bien prendre en compte le fait que les émissions globales doivent de toute façon être considérablement réduites.
Un autre enjeu majeur souvent pointé du doigt lors des débats sur le CO2 biogénique est la question de la production alimentaire. La production de biomasse pour le compte de la production de biogaz ne doit pas être favorisée au profit de la production alimentaire. Les terres agricoles doivent avant tout être employées pour la sécurité alimentaire. Et bien que ce soit une source de revenu complémentaire pour les agriculteurs, cela ne doit pas s'imposer au détriment de la production agricole.
Enfin, les coûts de captage et de stockage du dioxyde de carbone biogénique, dans certaines applications industrielles, peuvent représenter les limites actuelles de cette solution. Ce facteur clé peut restreindre l’utilisation du CO2 biogénique dans ces cadres.
Mesures de gestion et de réglementation
Mécanismes de tarification du carbone (taxe carbone, marché du carbone)
En général, la tarification du carbone est une approche de l’économie qui s’intéresse à donner aux biens et services une valeur marchande plus juste. Ce coût induirait donc les coûts des émissions de gaz à effet de serre. C’est une démarche pensée pour inciter les entreprises et les particuliers à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Dans la plupart des mécanismes de tarification du carbone imaginés, on fait supporter le coût environnemental aux émetteurs.
Dans le cas de la taxe carbone, par exemple, les entreprises et les individus paient une taxe relative à leur propre émission de carbone.
Le marché du carbone, quant à lui, désigne le fait d’accorder des crédits qui peuvent être échangés sur le marché. Par exemple, une entreprise a le droit à un quota de crédits à dépenser. En cas de besoins supplémentaires, l’entreprise doit acheter des crédits en consultant la demande sur le marché. Dans le cas contraire, si l’entreprise est plus vertueuse, elle peut vendre ses crédits.
Normes environnementales
Le CO2 biogénique fait l’objet de réglementations en fonction du secteur d’activité concerné. Par exemple, lorsqu’il s’agit de la méthanisation, plusieurs normes environnementales encadrent l’activité :
- La réglementation ICPE et notamment la rubrique 2781 du Code de l’environnement avec les points 2781-1 et 2781-2 qui concernent la méthanisation de matière végétale brute, effluents d’élevage, matières stercoraires, lactosérum, déchets végétaux d’industries agroalimentaires et la méthanisation d’autres déchets non dangereux;
- Le décret n°2022-1120 du 4 août 2022 relatif aux cultures utilisées pour la production de biogaz et carburants précise les conditions d’approvisionnement des cultures
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Les questions autour du bviogénique co2
Qu'est-ce que le co2 atmosphérique ?
Le CO2 atmosphérique est une forme de carbone présent naturellement dans l'air. Il trouve son origine dans la respiration des êtres vivants, les combustions fossiles, les éruptions volcaniques et les émissions liées à l'industrie.
Quelles sont les deux principales sources d'émission du co2 par l'homme ?
L'origine des sources d'émissions de co2 par l'homme aujourd'hui sont la combustion de pétrole, de charbon et de gaz naturel mais également le défrichage de forêts équatoriales. Ces deux sources ont considérablement augmenté depuis la révolution industrielle, participant alors au réchauffement climatique.
Quelles sont les sources naturelles de co2 ?
Les sources naturelles de co2 sont la respiration des êtres vivants, la décomposition de matières organiques, la combustion de matières naturelles, les feux de forêt ou encore les éruptions volcaniques.