GNV bateau, de quoi parle-t-on ?
Définition du GNV bateau (gaz naturel pour véhicule)
Le gaz naturel pour véhicules, souvent abrégé GNV est un gaz naturel qui est utilisé comme carburant pour faire fonctionner les véhicules à moteur. On parle de GNV bateau lorsque ce gaz est utilisé pour alimenter les bateaux.
Le gaz naturel peut aussi servir de carburant pour les automobiles, les autobus ou encore les camions.
Au niveau de sa composition, le gaz naturel est constitué à 97% de méthane. Il peut alimenter les automobiles, les autobus, les camions mais aussi les bateaux.
Le GNV peut prendre plusieurs formes :
- le gaz naturel comprimé (on le nomme aussi GNC) : il est stocké sous pression dans le réservoir du véhicule qui fonctionne au gaz
- le gaz naturel liquéfié (ou GNL) : pour faciliter son transport, c’est un gaz qui est refroidi entre -120°C et - 162°C
Comment sont alimentés les bateaux qui fonctionnent au GNV ?
Aujourd’hui, le gaz naturel utilisé pour les bateaux est composé de méthane et condensé à l’état liquide. On peut transporter ce gaz naturel en dehors des réseaux gazoducs. Ainsi, depuis 2013, on assiste à l'apparition de l’utilisation de ce gaz dans le domaine maritime.
En pratique, les véhicules au gaz naturel fonctionnent comme un véhicule classique. C'est-à-dire que faire le plein de GNV est aussi facile et rapide que faire le plein d’un véhicule essence ou diesel. Cela s’effectue via une station-service de remplissage ou directement depuis un véhicule (camion-citerne par exemple).
Les véhicules qui fonctionnent au gaz naturel sont équipés soit d’un moteur qui s’alimente uniquement au gaz, au fioul ou les deux. On parle alors de bicarburation quand le moteur est propulsé au gaz naturel ou à l’essence. Quand le véhicule peut se déplacer seulement à l’aide du gaz naturel, on parle de mono carburation.
Pourquoi le transport maritime doit-il se tourner vers le GNV bateau ?
Un atout écologique et de santé publique
L’Organisation maritime internationale (OMI) fixe des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de GES du secteur maritime d’ici 2050. En ce sens, en Novembre 2018, la Commission européenne a présenté sa vision stratégique et son engagement pour répondre aux objectifs climatiques. Elle vise une économie prospère et neutre pour le climat d’ici à 2050.
Pour répondre à ces objectifs, le secteur du transport doit effectuer dès à présent une transition vers une mobilité zéro émission de CO2, zéro gaz à effets de serre. Cela passe par différents axes, notamment la réduction de la demande de mobilité. Mais également la recherche de solutions alternatives à l’utilisation d’hydrocarbures moins polluants à court terme.
C’est ici que le GNV bateau peut s’illustrer. En effet, la combustion du gaz naturel, lorsque le bateau se déplace, est moins polluante par rapport à la combustion d’autres carburants.
Lors qu’un bateau navigue à l’aide du GNV, aucune fumée ou gaz n’est émise ce qui permet la réduction :
- de 20% des émissions de dioxyde de carbone
- 90% des émissions d’oxyde d'azote
- 100% des émissions d’oxydes de soufre
- de particules fines
On peut dire que le GNV bateau rejette nettement moins de polluants que le fioul maritime. Le bilan carbone du GNV bateau est quasi neutre, ce qui constitue un argument de poids pour le futur du transport maritime.
Le GNV bateau, un atout économique
En comparaison au prix des hydrocarbures, le gaz naturel comprimé ou le gaz naturel liquéfié sont moins chers que les autres carburants.
Le coût du GNV est moins élevé, mais les bateaux sont toujours aussi rapides. Le GNV n’est pas un frein à la propulsion du véhicule. Ainsi, les bateaux qui fonctionnent avec des carburants fossiles comme le diesel ou l’essence sont en comparaison moins avantageux.
Enfin, les moteurs GNV sont aussi moins bruyants qu’un véhicule à moteur thermique classique. Résultats : les bateaux qui fonctionnent au GNV font moins de bruit. On sait dès à présent que c’est un vrai plus pour limiter la pollution sonore autour des zones de bord de mer et des espaces maritimes.
La grande adaptabilité du GNV bateau
Le GNV bateau est enfin un carburant facile à transporter lorsqu’il est transformé au format liquide. Une fois modifié, le gaz naturel prend 600 fois moins de place que le gaz naturel dans son état gazeux. Cela permet de charger à bord du navire un grand réservoir.
Ainsi, on peut utiliser le GNV bateau sur tous les types de bateaux, quelle que soit leur taille :
- sur des navires de transport de marchandise (porte-conteneurs, vraquier, pétrolier)
- pour transporter des passagers sur du court trajet ou sur des bateaux de type bateaux de croisière
- pour le transport fluvial
Enfin, le GNV est intéressant car il promet une grande autonomie au véhicule. Un véhicule qui fait le plein peut parcourir un grand nombre de kilomètres sans problème en fonction de la taille de son réservoir. Ce qui permet d’effectuer plusieurs allers-retours dans une journée par exemple dans le cas du transport de passagers.
Les enjeux autour du GNV bateau pour le secteur du transport maritime
Le secteur maritime aujourd’hui : se réinventer est la priorité
Aujourd’hui, le secteur du transport maritime souffre de nombreuses critiques en raison de son impact sur l’environnement. L’ICS (International Chamber of Shipping) reconnaît que les 60 000 navires aujourd’hui en circulation sont à l’origine d’environ 10% des émissions de soufre et d’azote.
Le transport maritime représenterait 2,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et entraîne avec lui l’émission de particules fines et ultra fines dangereuses pour l’Homme et les espaces vivants.
À titre de comparaison par rapport aux autres secteurs : un navire moyen générerait par jour autant de pollution aux particules ultra fine qu’un million de voitures à essence.
On sait que cette pollution induite par les navires s’explique par l’utilisation du fioul lourd. Au contraire, le gaz naturel liquéfié, comme carburant, permet de réduire les émissions de particules fines et GES. C’est donc tout le secteur maritime qui doit se réinventer pour s’équiper de bateaux dits “zéro carbone”, revoir les infrastructures dans les ports et repenser tout le secteur du transport maritime.
À titre d’exemple, en France, certains ports du Sud-Est s’équipent de ports électrifiés pour que les bateaux amarrés puissent couper leurs moteurs une fois à quai. Cela permettrait aux navires de cesser de brûler du carburant dans les ports, une source de pollution non négligeable.
Les limites que le GNV doit surmonter
Aujourd’hui, on compte moins de 200 bateaux utilisant la technologie GNV à travers le monde. Ils se trouvent en majorité en Norvège et circulent sur la Mer du Nord. Dans le reste du monde, l’utilisation de ce carburant est encore anecdotique. Pourtant, la flotte de bateaux GNV devrait atteindre 20% de la flotte totale à l’horizon 2035.
Pour que le GNV bateau se développe à ce jour, il reste des obstacles majeurs. Tout d’abord, il y a un problème d’approvisionnement : les ports de fret ne sont pas encore équipés pour permettre aux bateaux de faire le plein avec du GNV.
De plus, les acteurs du transport maritime doivent investir massivement pour renouveler leur flotte de bateaux et passer aux moteurs GNV. Puisque ces équipements sont encore rares, leur coût est évidemment plus important qu’un équipement fonctionnant au diesel.
Le développement total de la filière GNV bateau doit passer par une plus grande collaboration entre toute la filière logistique d’approvisionnement, les constructeurs des bateaux, les ports, les transporteurs mais aussi les pouvoirs publics pour encourager les investissements dans le secteur. En France, le déploiement du gaz naturel s’inscrit dans La Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015.
Des projets modèles de GNV bateau
Les professionnels du secteur GNV bateau indiquent que tous les voyants sont au vert pour le développement de ce nouveau carburant ! La technologie est aboutie et peut équiper des navires commerciaux, les pétroliers ou les bateaux de croisière. Les réservoirs de gaz des bateaux peuvent accueillir jusqu’à 20 000 m3 pour les plus gros navires porte-conteneurs.
On comptabilise dès à présent des projets de navires de croisière ou des traversiers qui utilisent le gaz naturel comme carburant. Dans ce cas et en l’absence d’infrastructures de recharge de carburant, les navires reçoivent le GNV grâce à des camions.
Au niveau des gros projets de conception de bateaux fonctionnant au GNL, on recense les paquebots du Groupe Costa comme l’Aida Nova. En France, l’armateur CMA CGM a utilisé le gaz naturel pour le CMA CGM JACQUES SAADE, premier porte-conteneur fonctionnant au GNL.
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