Transport de marchandises et mobilité : de quoi parle-t-on ?
Panorama du secteur du transport de marchandises
Le transport de marchandises ou fret commercial permet d’expédier et de réceptionner des produits au quotidien. C’est une activité économique majeure dans une économie globalisée et qui s’appuie sur différents acteurs.
Pour mener à bien le transport des marchandises, les compagnies de transporteurs de marchandises utilisent :
- des moyens de transport variés (automobiles, poids lourds, trains, navires…)
- des voies de communication (routes, fleuves, mers, air...)
- des aménagements (parking, aéroports, hangars de stockage...)
- des ouvrages d’art (ponts, tunnels, écluses…)
Parmi les moyens de transport principalement utilisés pour le transport de marchandises, on retrouve le transport routier. C’est le mode de transport terrestre le plus plébiscité en France comme dans le reste du monde. Pour les entreprises de transport routier de marchandises, ce mode de transport est rapide, simple et économique grâce aux camions et aux véhicules utilitaires.
Pour le transport marchandises, on retrouve à la deuxième place le transport ferroviaire. C’est le deuxième mode de transport terrestre de marchandises en France grâce à un large réseau de voies ferrées.
Ensuite, on peut également utiliser le transport fluvial et le transport maritime. À ce titre, la France dispose de 3600 kilomètres de canaux et de voies navigables de 11000 kilomètres. C’est un transport écologique car il consomme moins d’énergie qu’un train, un camion ou un avion. Enfin, le dernier mode de transport pour les marchandises est l’avion. Il est notamment privilégié pour les livraisons intercontinentales.
Le secteur de la mobilité en France
À côté de l’activité du transport de marchandises, on retrouve aussi le transport de passagers. On l’appelle aussi la “mobilité” qu’on définit comme l’ensemble des actions qui permettent aux personnes de se déplacer.
Aujourd’hui en France, la mobilité des personnes se fait majoritairement par l’usage de la voiture individuelle. Les actifs français utilisent à 74% la voiture pour aller travailler soit 18,1 millions de personnes.
Dans les zones urbaines, les collectivités invitent les individus à se tourner vers des formes de mobilités plus vertes à travers aux plans de déplacements urbains. À ce titre, on retrouve alors une incitation à utiliser le transport public (bus, tramway, métro...) ou encore les modes de transports doux (la marche à pied, le vélo, la trottinette…).
Les transformations du secteur transport de marchandises en cours
Le problème des émissions de CO2
Le transport de marchandises comme le transport des personnes posent un problème majeur : la dépendance aux produits pétroliers. Or, la plupart des véhicules de transports à ce jour émettent donc des émissions de CO2.
Par exemple, en 2018, 24% des émissions mondiales de CO2 dues à la combustion d’énergie relevaient du secteur des transports. Et ce n’est pas terminé !
On estime que les émissions de ce secteur devraient augmenter de 60% entre la période 2015 et 2050. Des prévisions qui ne sont pas en accord avec les objectifs de l’Accord de Paris qui impose au secteur du fret de baisser ses émissions de 45%. Le secteur du transport marchandise doit donc se réinventer.
💡 En savoir plus : Transport écologique : avenir et perspectives.
Les innovations au service du transport de marchandises
Le transport de marchandises évolue avec les innovations technologiques et les usages des personnes.
On parle par exemple de la nouvelle mobilité urbaine. En effet, on voit se dessiner depuis quelques années de nouveaux usages en ville. Le phénomène du covoiturage permet de faire se rencontrer les conducteurs des véhicules et des passagers mais aussi l’auto-partage. Ces initiatives pourraient conduire à une diminution de 30% des émissions du secteur de la mobilité urbaine.
Du côté des transporteurs de marchandises, les acteurs historiques transporteurs routiers se frottent aujourd’hui à de nouveaux acteurs. De nombreuses start-up fleurissent pour optimiser les expéditions de marchandises et mettre en relation l’offre et la demande (Fretlink, Chronotruck...).
Enfin, on pourra également citer les innovations technologiques qui prennent le pas sur les véhicules thermiques : la mobilité électrique en première ligne. L’essor des voitures électriques s'accélérant, on peut penser que ces innovations pourront permettre de faire baisser les émissions de CO2 des voitures dans les années à venir. À moins que l’hydrogène soit en phase de devenir la nouvelle révolution ?
L’hydrogène : une solution pour le transport de marchandises et la mobilité ?
Quels sont les atouts de l’hydrogène ?
Le développement de la filière hydrogène devrait permettre de créer de nombreuses technologies moins polluantes dans le secteur du transport de marchandises et de personnes.
Ainsi, on assiste à ce jour au développement de la filière grâce à la pile à combustible ou au moteur à combustion interne utilisant de l’hydrogène.
Les véhicules à hydrogène sont un moyen de transport qui utilise la transformation chimique du dihydrogène comme énergie.
Comme ces véhicules fonctionnent à l’aide de l’électricité induite par le dihydrogène, ils partagent quelques points en commun avec les véhicules électriques. En premier lieu : l’absence d’émission de CO2 ou de particules fines.
Mais aussi les véhicules à hydrogène ont d’autres avantages :
- Ils ont une grande autonomie (plus de 500 km)
- Le processus de ravitaillement à l’hydrogène est rapide : le plein se fait en quelques minutes à la station hydrogène
- Ils n’émettent aucune pollution sonore
Ainsi, de nombreux projets de véhicules à hydrogène voient le jour : des voitures individuelles hydrogène mais aussi des camions à hydrogène comme le projet Nikola Tre : un camion hydrogène construit par Iveco et Nikola Motor qui devrait voir le jour en 2023.
Le secteur du transport aérien cherche aussi à se réinventer et planche sur un projet d’avion à hydrogène pour réduire ses émissions de CO2.
L’hydrogène : une priorité du gouvernement
Pour décarboner le secteur du transport de marchandises et de personnes, le gouvernement français a l’ambition de valoriser la filière de l’hydrogène.
Ainsi, la France a présenté en septembre 2020 un grand plan national pour encourager le développement de la filière de l’hydrogène vert. L’hydrogène vert est l’hydrogène qui n’émet pas de CO2, ni dans sa production, ni dans son utilisation. 7 milliards d'euros sont investis pour développer ce secteur.
Ce plan répond aux exigences de la Commission européenne qui a lancé une alliance européenne pour un hydrogène propre. De plus, la Commission européenne a publié en juillet 2020 sa stratégie hydrogène pour l’Union Européenne qui vise à atteindre les objectifs climatiques qu’elle s’est fixés pour 2050 et ainsi créer de nouveaux emplois dans la filière hydrogène.
Le transport de marchandises, concerné en premier lieu par la nécessité de décarboner son secteur, suit de près les évolutions et la législation en vigueur. Ainsi, une entité européenne (European Clean Trucking Alliance) a vu le jour entre des ONG, des transporteurs, des entreprises de logistique et de biens de consommations et vise à promouvoir les solutions de transport sans énergie fossile.
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